Euthanasie Témoignage – : pensez à temps à vos dispositions de fin de vie!

 photo mwmw-2017vha

 

Mäi Wëllen, Mäi Wee – Ma décision, mon chemin 

 

Ce matin, j’avais demandé de m’excuser à l’Assemblée Générale, pour cause d’un appel désespéré reçu d’un proche

Ce matin, j’avais demandé de m’excuser à l’Assemblée Générale, pour cause d’un appel désespéré reçu d’un proche, très âgé. Il est à bout de forces, car depuis des semaines il veille sur son épouse hospitalisée dans une Unité de Soins palliatifs.  Je souligne que l’accompagnement du personnel soignant relève d’une qualité et d’une humanité exceptionnelle.

« Vivre !!! ? »

Son épouse souffre d’une tumeur au cerveau : les médecins estiment qu’il lui reste entre trois à six mois à vivre. « Vivre !!! ? » Attachée à des tuyaux, confuse quasi en permanence, poussant des gémissements de douleurs insurmontables quand elle n’est pas tranquillisée grâce à une injection de morphine.

ni le mari ni la femme n’ont, semble-t-il, jamais soulevé la question.

La situation est la suivante : ni le mari ni la femme n’ont, semble-t-il, jamais soulevé la question. Elle est restée sous le tapis, comme on dit, en luxembourgeois… « Ennert den Tepëch ». Il n’existe bien entendu aucun document. De plus, le mari, animé par le seul souvenir de l’absence de ce qui n’a jamais été dit, est rongé par un sentiment de culpabilité : surtout pas trop de morphine … cela pourrait la tuer ! Même, il accepte qu’on lui fasse des transfusions sanguines car elle manquerait de globules rouges.

Alors, je m’interroge

Alors, je m’interroge : une transfusion sanguine fait-elle partie des soins de confort ?… ou sert-elle à prolonger encore d’avantage l’agonie ?

Dans quel dilemme se trouve alors le médecin

Dans quel dilemme se trouve alors le médecin, dont tout l’enseignement a porté sur la préservation absolue de la vie, lorsque la seule personne de confiance n’est pas à même d’exprimer la volonté du patient ?

Sans ce consentement, le médecin devra s’en tenir aux conditions régies par la loi des soins palliatifs

 Sans ce consentement, le médecin devra s’en tenir aux conditions régies par la loi des soins palliatifs www.mwmw.lu/fr/la-loi.  Il ne sera donc pas autorisé d’injecter d’avantage de morphine pour calmer les douleurs, laquelle pourrait avoir comme effet secondaire d’avancer la fin de vie.

C’est hélas exactement ce qui se passe dans le cas présent. Etant dans l’ignorance de la volonté de son épouse, le mari n’est pas à même de prononcer son consentement. Car, dans son esprit, dans son cœur, cela signifie une mise à mort dont il se sentirait coupable jusqu’à la fin de ses jours

La raison pour laquelle j’ai décidé de vous faire part de ce témoignage

Voilà la raison pour laquelle, Mesdames, Messieurs, j’ai finalement décidé d’être présente parmi vous aujourd’hui pour vous faire part de ce témoignage.

Parlez

– Parlez avec votre compagnon, votre compagne, vos enfants, bref votre personne de confiance, quant à la manière dont vous entendez terminer votre existence.

Epargnez

– Epargnez à vos proches le risque d’être un jour confronté à cette incapacité tragique, de ne pas être en mesure de prendre – en votre nom – l’ultime et cruciale décision, du seul fait de n’avoir jamais exprimé clairement votre propre volonté.

Mäi läschten OPRUFF

Mäi läschten OPRUFF, deen ech emmer erëm widerhuele wärt : Remplissez ces deux documents.  www.mwmw.lu/fr/testament-de-fin-de-vie

Il est bien connu que bon nombre de patients meurent sereinement au sein d’unités de soins palliatifs car ils sont rassurés qu’au moment où ils n’en pourraient plus, il leur sera toujours possible de pousser la sonnette de l’EXIT.

Pensez-y : « Mäi Wëllen, Mäi Wee ! »

Message de Mireille KIES, prononcé au cours de l’Assemblée Générale du 17 juin 2017

Plus de M. Kies:

pensez à temps à vos dispositions de fin de vie!

Maï Wëllen, Mäi Wee, nouvelle appellation

Maï Wëllen, Mäi Wee, www.mwmw.lu/fr/2017/07/13/29eme  Ma décision, Mon chemin…Cette nouvelle appellation exprime clairement la volonté de tout un chacun dans le libre choix des conditions de sa fin de vie.

Cette maxime s’adapte d’ailleurs tant à la loi sur l’Euthanasie et le Suicide assisté qu’à la loi sur les Soins Palliatifs  www.mwmw.lu/fr/la-loi .

Nous nous sommes battus pour le choix de l’Ultime Liberté !

Nous nous sommes battus pour le choix de l’Ultime Liberté pour, en cas de maladie grave et irréversible associée à des douleurs insupportables, de pouvoir choisir la manière dont on souhaite cesser d’exister. Bien entendu, nous étions favorables au bon développement des soins palliatifs, mais cependant, contre tout acharnement thérapeutique ! L’histoire a voulu que deux lois aient été promulguées sur la fin de vie www.mwmw.lu/fr/la-loi

Cette réalité a rendu particulièrement compliquée la compréhension des citoyens quant à la rédaction de deux documents différents concernant leurs dernières volontés.

D’un côté, les « Dispositions de fin de vie » régissent la demande d’euthanasie www.mwmw.lu/fr/testament-de-fin-de-vie sous certaines conditions. Rappelons-le : ce document doit obligatoirement être enregistré auprès du Ministère de la Santé. Donnez-en copie à votre médecin traitant, votre conjoint, vos enfants et… rangez en une dans votre table de chevet !

De l’autre, les « Directives anticipées » des soins palliatifs concernent votre volonté sur l’arrêt ou non d’un traitement. Ce document doit être écrit et signé mais ne doit pas être enregistré auprès du Ministère de la Santé www.mwmw.lu/fr/la-loi

Comme pour les Dispositions de fin de vie : faites-en des copies, confiez-le à votre médecin traitant, et surtout demandez de le joindre à votre dossier, dès l’entrée à l’hôpital.